Quand j’étais plus jeune, ça allait assez vite pour moi. Prendre la voie du slow business, prendre la route panoramique, c’est pas naturel… mais c’est formateur. Et ça m’inspire une petite histoire.

Durant mon enfance, on allait parfois en vacances au Nouveau-Brunswick. C’est mon oncle qui conduisait. Pour se rendre à Shédiac, il aimait prendre la route du littoral acadien. On roulait jusqu’à Campbellton et on prenait soin de longer la côte. On passait par Bathurst, Caraquet, Miramichi, Bouctouche…

Y’avait des moments longs. Pi des fois c’était frustrant. On comptait les voitures jaunes, on chantait, on s’inventait des jeux pour passer le temps pi souvent on s’ennuyait (on avait pas de ipad tsé). La dernière fois, je devais avoir 14 ou 15 ans et j’ai passé une bonne partie du trajet avec mes écouteurs dans les oreilles à changer les 2, 3 CD de mix que j’avais créés en prévision de la route. 

On avait tellement hâte d’arriver à destination pour ENFIN être en vacances (c’est juste qu’on oubliait qu’on était déjà en vacances). On, c’est moi pi ma sœur by the way. 

Si mon oncle avait choisi l’itinéraire classique, on aurait économisé plus de 200 kilomètres de route.

Mais aujourd’hui, je pourrais pas regarder les photos un peu cringe, mais quand même remplies de souvenirs de moi qui me trouvait ben trop cool avec mon foulard de emo pi mes lunettes fumées roses devant le fameux saumon gris de Salmon Plaza. J’aurais pas dans ma tête ces images poétiques des paysages côtiers, des plages qu’on a visitées, des restaurants où on s’est arrêté pour manger et de ces petits villages chaleureux qu’on a traversés. J’aurais pas appris à aimer les moments de lenteur de la route. Et toutes ces belles discussions qu’on a pu savourer en famille…

choisir la route panoramique

Si on s’était rendu à Shédiac en une journée en prenant l’itinéraire le plus rapide, j’aurais pas mal moins d’anecdotes à raconter. Mais ça, c’est plus tard que je l’ai compris.

Et c’est ça qui me vient en tête quand Internet me propose des shortcuts avec des packs de contenu « pre-written for you » ou des prompts pour « créer » plus de contenu plus vite avec toujours moins d’efforts en laissant l’IA le faire à ma place. C’est à mon envie de vivre le voyage que je pense quand on veut me donner un blueprint pour tracer le « chemin le plus court pour atteindre la croissance exponentielle » 😅

Mais je comprends…

Tout va tellement vite que l’idée de prendre un shortcut est séduisante.

On veut arriver à destination pi on cherche la formule qui va nous y amener le plus vite possible.

On a le FOMO.

Desfois, ça me serre à la poitrine.

Pi j’veux dire, y’a pas de mal à vouloir se donner un coup de main, nos ressources sont limitées pi si des outils peuvent nous aider à réduire un petit peu notre charge, why not. Si faire le détour par Caraquet risque de te mettre en péril parce que tu vas manquer d’essence… vas-y pas !

Le problème que je vois, c’est quand on utilise systématiquement des shortcuts pour arriver plus vite et qu’on se met à courir frénétiquement vers une cible qui fait juste s’éloigner.

Parce que c’est épuisant, mais aussi parce que si je cherche à arriver à destination le plus vite possible, j’évite de vivre le voyage. Pi le voyage est formateur.

Quand je prends le temps de réfléchir par moi-même à mon contenu, à mon marketing, quand je brainstorm, que je map mes offres, j’apprends à mieux me connaître. Je découvre ce qui me fait vraiment vibrer, ce qui résonne profondément avec moi.

Oui,ça peut être long. Oui, c’est parfois frustrant. Y’a des jours où j’ai l’impression de patauger dans la bouette. Pi j’ai le goût de répéter 300 fois « quand est-ce qu’on arrive ? ».

Mais c’est dans ces moments-là que je grandis le plus. Que je développe ma résilience, ma créativité, ma confiance en moi.

Ça non plus, je ne le voyais pas quand j’avais les deux pieds dedans. Sauf que si j’avais systématiquement choisi des shortcuts, j’aurais pas eu l’espace mental et le recul pour réaliser que je voulais faire un pivot dans mon entreprise. Je travaillerais probablement encore 13 h par jour à me battre contre moi-même parce que j’aurais pas découvert comment ralentir tout en m’assurant un revenu qui me sécurise. J’aurais pas compris que je pouvais avoir du succès sans tout donner de moi-même… sans me rendre à l’épuisement. 

C’est juste plus tard, quand on a assez de distance pour regarder en arrière, qu’on peut voir que la route était belle, même si elle était longue et pas toujours douce.

Ce texte a entièrement été écrit par un humain (moi) et n’a pas pantoute été optimisé. 

Il ne s’agit que d’une réflexion que j’avais envie de partager.

Cynthia Tavaras

Cynthia Tavaras

SEO Witch à l'âme poète qui navigue entre les algorithmes et les métaphores.